L’activité physique est définie comme tout mouvement qui utilise les muscles squelettiques et qui nécessite plus d’énergie que le repos. L’activité physique peut comprendre la marche, la course, la danse, le vélo, la natation, les tâches ménagères, l’exercice physique et les activités sportives.
Que sait-on de la relation entre l’activité physique et le risque de cancer ?
Les preuves du lien entre une activité physique plus élevée et un risque de cancer plus faible proviennent principalement d’études d’observation, dans lesquelles les individus font état de leur activité physique et sont suivis pendant des années pour diagnostiquer un cancer. Bien que les études d’observation ne puissent pas prouver l’existence d’une relation de cause à effet, lorsque des études menées dans différentes populations donnent des résultats similaires et qu’il existe un mécanisme possible de relation de cause à effet, cela prouve l’existence d’un lien de cause à effet.
Il existe des preuves solides qu’un niveau d’activité physique plus élevé est lié à un risque plus faible de plusieurs types de cancer :
- Le cancer du sein : De nombreuses études ont montré que les femmes physiquement actives ont un risque plus faible de cancer du sein que les femmes inactives. Dans une méta-analyse de 2016 qui comprenait 38 études de cohorte, les femmes les plus actives physiquement avaient un risque de cancer du sein inférieur de 12 à 21 % à celui des femmes les moins actives physiquement. L’activité physique a été associée à des réductions similaires du risque de cancer du sein chez les femmes préménopausées et postménopausées. Les femmes qui augmentent leur activité physique après la ménopause peuvent également avoir un risque plus faible de cancer du sein que les femmes qui n’en ont pas.
- Le cancer du côlon : Dans une méta-analyse de 126 études réalisée en 2016, les personnes qui pratiquaient la plus grande activité physique présentaient un risque de cancer du côlon inférieur de 19 % à celui des personnes les moins actives
- Cancer du rein (cellules rénales) : Dans une méta-analyse de 2013 portant sur 11 études de cohorte et 8 études cas-témoins, les personnes les plus actives physiquement présentaient un risque de cancer du rein inférieur de 12 % à celui des personnes les moins actives. Une analyse regroupant plus d’un million d’individus a révélé que l’activité physique pendant les loisirs était liée à une réduction de 23 % du risque de cancer du rein. (source des données : cancer.gov)
Comment l’activité physique peut-elle être liée à la réduction des risques de cancer ?
L’exercice physique a de nombreux effets biologiques sur l’organisme, dont certains ont été proposés pour expliquer les associations avec des cancers spécifiques. Parmi ceux-ci, on peut citer:
- La réduction des niveaux d’hormones sexuelles, telles que les œstrogènes, et des facteurs de croissance qui ont été associés au développement et à la progression du cancer
- Prévention des taux élevés d’insuline dans le sang, qui ont été liés au développement et à la progression du cancer
- Réduire l’inflammation
- Améliorer le fonctionnement du système immunitaire
- Altération du métabolisme des acides biliaires, diminution de l’exposition du tube digestif à ces agents cancérigènes présumés
- Réduire le temps de passage des aliments dans le système digestif, ce qui diminue l’exposition du système gastro-intestinal à d’éventuels cancérigènes
- Aider à prévenir l’obésité, qui est un facteur de risque pour de nombreux cancers
Quelle est la quantité d’activité physique recommandée ?
Les services de santé recommandent aux adultes, pour des raisons de santé et pour réduire le risque de maladies chroniques, y compris le cancer, de pratiquer:
- 150 à 300 minutes d’activité aérobique d’intensité modérée
- 75 à 100 minutes d’activité aérobique vigoureuse, ou une combinaison équivalente de chaque intensité chaque semaine. Cette activité physique peut être pratiquée par épisodes de n’importe quelle durée.
- des activités de renforcement musculaire au moins 2 jours par semaine
- l’entraînement à l’équilibre, en plus de l’activité aérobie et du renforcement musculaire
L’activité physique est-elle bénéfique pour les survivants du cancer ?
Oui. Un rapport de la table ronde internationale multidisciplinaire sur l’activité physique et la prévention et le contrôle du cancer, organisée par l’American College of Sports Medicine en 2018, a conclu que l’entraînement et le test d’exercice sont généralement sans danger pour les survivants du cancer et que chaque survivant devrait maintenir un certain niveau d’activité physique.
Toutefois, des questions restent encore sans réponse :
- Quels sont les mécanismes par lesquels l’activité physique réduit le risque de cancer?
- Quel est le moment optimal dans la vie, l’intensité, la durée et/ou la fréquence de l’activité physique nécessaire pour réduire le risque de cancer?
- L’association entre l’activité physique et le cancer diffère-t-elle selon l’âge ou l’ethnie?
- L’activité physique réduit-elle le risque de cancer chez les personnes qui ont hérité d’une variante génétique qui augmente le risque de cancer ?